Galtier sera-t-il capable de remettre en question ses habitudes et s’adapter à un effectif taillé sur mesure pour une défense à trois ?
Mauricio Pochettino, lui, n’avait pas osé ou simplement pas réussi à le faire. Il a persisté à jouer à quatre derrière et nous avons vu le résultat.
Pourtant, avec nos deux pistons de formation – Mendes à gauche et Hakimi à droite – qui multiplient les sprints sans sourciller et se projettent naturellement dans le camp adverse ainsi que nos attaquants qui ne font pas toujours l’effort de défendre, nous avons tout intérêt à passer à trois derrière.
C’est devenu la mode aujourd’hui et de plus en plus d’entraineurs adoptent ce système. Plus qu’une tendance, la défense à trois découle d’une évolution tactique visant à contrôler au maximum le pressing et ainsi le ballon. Après la fin du football total inspiré par les Pays-Bas dans les années 70, puis les années 80/90 où les équipes italiennes faisaient la loi avec leur fameux Catenaccio qui privilégiait la solidité défensive, le football d’aujourd’hui est devenu plus pressant et plus offensif.
Depuis le début du siècle, nous assistons à une augmentation du nombre de buts marqués dans les 5 grands championnats européens. Il est passé d’environ 2 buts par match à 3 cette année. Même la Ligue 1 – dont on critique souvent le manque de spectacle qu’elle propose – devient plus offensive. La saison 2021/2022 a été la plus prolifique en buts depuis 39 ans : 1067 buts exactement, soit une moyenne de 2,81 buts/match.
Le passage à trois défenseurs centraux et l’augmentation du nombre de buts marqués seraient-ils corrélés ? Faudrait-il ajouter un troisième défenseur central pour mieux attaquer ? Cela peut paraître paradoxal mais la question mérite d’être posée.
Vous savez pourquoi ? Parce que les performances individuelles et le niveau technique des joueurs se sont considérablement améliorés lors des deux dernières décennies – et les défenseurs centraux n’échappent pas à la règle. Ils ne sont plus catalogués comme de simples “empêcheurs” de marquer un but à l’adversaire mais plutôt comme une première rampe de lancement, favorisant ainsi l’attaque.
Comme le disait Christophe Pelissier : « Installer une défense à trois demande beaucoup de réglages et beaucoup de travail avec les joueurs sur le terrain et en vidéo. C’est pour ça qu’on dit que c’est un système qui est dur à mettre en place mais une fois qu’il est acquis, il est très intéressant ».
Galtier en aura-t-il le temps ? Galtier en aura-t-il le courage ?
Galtier sera-t-il capable de jouer face à des équipes regroupées alors qu’il s’est spécialisé dans la contre-attaque ?
Lui qui a surtout prouvé qu’il était doué pour construire des équipes solides défensivement – pour preuve nous n’avons pas réussi à lui mettre un but lors de nos quatre dernières confrontations : 0 but marqué face à Nice cette année, 0 but marqué face à Lille lors de la saison 2020/2021.
Espérons que le nouvel entraineur du PSG (Galtier ou un autre) saura s’adapter à notre effectif au lieu d’imposer ses convictions comme ses prédécesseurs.